jeudi 7 mai 2009


En dehors, le calme, la quotidianité, les petits changements de température. En dedans, les sentiments qui bouillonnent, la présence du passé. Un vieux quartier qui s'éteint peu à peu à base de démolitions dépourvues de signification, comme s'éteignent des sentiments qui cependant ont une signification. Tout le monde ressent la même chose, mais... personne ne donne sa vie pour rien en définitive, la vie est douce, comme la belle ville de Bordeaux, si française et si infiltrée de métissage. Avec une touche minimaliste, plus proche de l'élégance rohmerienne, sans toutefois être loin des vibrations aiguës de carver, le récit d'Antonio Arévalo nous introduit dans le temps, qui reste inaltérable en dehors mais qui passe, qui passe irrémédiablement au rythme des sentiments de personnages simples, comme ceux qu'on voit dans la rue, en chair et en os. Cela vaut la peine de se laisser entraîner par la tendresse morose de cette fraîche narration qui s'est limitée à conter la vérité, la victoire du temps sur les gens.

Quai de Queyries, Antonio Arévalo, 2002
9,14 euros

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire